Ayurveda i Ioga, dues medicines tradicionals a les quals Índia està, afortunadament, tornant. Per sort per als ciutadans d'aquest enorme país, la democràcia parlamentària més gran del món.
Santé : l'Inde relance la médecine traditionnelle
New Delhi Correspondance
Trop chers, les traitements à l'occidentale restent inaccessibles pour une grande majorité de la population
L'L'Inde se tourne de plus en plus vers les médecines traditionnelles pour soigner sa population, en particulier dans les zones rurales, et combler son retard en matière de santé publique. " Le pays ne peut pas suivre aveuglément le modèle occidental des hôpitaux 5 étoiles. Nous devons revenir à nos racines et développer un modèle de santé économique et durable qui inclut les méthodes de soin traditionnelles ", a déclaré Sam Pitroda, conseiller du premier ministre indien et directeur du Conseil national pour l'innovation, lors de l'inauguration, en mars, de l'Institut d'Ayurveda et de médecine intégrative, à Bangalore.
Le pays redécouvre donc les avantages de la médecine traditionnelle, après s'être exclusivement tourné vers la médecine allopathique, occidentale, et avoir développé une importante industrie de médicaments génériques. L'Inde se trouve aujourd'hui dans une situation paradoxale : des hôpitaux de luxe, surtout fréquentés par des touristes médicaux, se construisent dans les grandes villes, alors que les campagnes sont désertées par les médecins.
Avec des dépenses de santé qui ne dépassent pas 1,1 % du budget de l'Etat, l'une des contributions les plus faibles au monde, les frais médicaux sont pris en charge directement par la grande majorité des patients. Or seuls 10 % d'entre eux sont couverts par une assurance-maladie. Il en résulte de fortes inégalités dans l'accès aux soins, selon les populations.
Chez les plus pauvres, la mortalité infantile touche 8 % des enfants de moins de 5 ans contre 3 % chez les plus aisés. Au sud, dans l'Etat du Kerala, où le taux d'alphabétisation est l'un des plus élevés du pays, l'espérance de vie est de 74 ans, contre 56 ans dans le Madhya Pradesh, le grand Etat du centre.
6 500 variétés de plantes
Les médecines traditionnelles permettent de réduire ces inégalités en offrant des traitements moins coûteux et, surtout, plus accessibles. Nul besoin d'acheter des médicaments quand un jardin ayurvédique est entretenu dans le village, et que le savoir-faire en matière de soin traditionnel existe déjà sur place.
Mais la médecine traditionnelle ne s'exerce pas seulement à la campagne. Elle intéresse aussi dans les grandes villes. La découverte récente, dans le pays, de bactéries multi-résistantes aux antibiotiques (qui portent le gène NDM-1), l'a ainsi remise au goût du jour. Basée sur les plantes, elle permet en effet, selon ses promoteurs, d'éviter la consommation excessive et inappropriée d'antibiotiques, celle-ci favorisant l'émergence de résistances bactériennes.
" En cas d'urgence, et pour certaines maladies, la médecine allopathique est la mieux appropriée. Mais pour les soins de prévention ou même pour guérir les troubles mentaux par exemple, la médecine traditionnelle, comme le yoga, est conseillée ", explique Darshan Shankar, président de l'Institut d'Ayurveda à Bangalore. C'est vers un système de " médecine intégrative ", alliant médecine traditionnelle et allopathique, que l'Inde aimerait se diriger. " Nous vivons une situation paradoxale : alors que les patients indiens sont demandeurs de soins traditionnels, notre système de santé, que ce soit dans le domaine de la formation ou de la recherche, n'offre pas encore grand-chose ", poursuit Darshan Shankar.
En 2003, le ministère indien de la santé a créé en son sein un département consacré au développement des médecines traditionnelles, comme le yoga ou l'Ayurveda. Son objectif est de former des soignants, financer la recherche, et contrôler la qualité des traitements offerts dans ce domaine. Le gouvernement veut aussi empêcher les laboratoires pharmaceutiques de breveter, à l'étranger, les remèdes de la médecine traditionnelle indienne. Ceux-ci utilisent plus de 6 500 variétés de plantes, mais aussi des minéraux et des substances animales comme le musc de daim.
Environ 100 000 manuels de pharmacologie ont été recensés. " Nous voulons promouvoir nous-mêmes notre expertise, nos méthodes de soins à l'étranger ", explique Rajinde Sood, du ministère indien de la santé. Les responsables indiens s'enorgueillissent d'avoir fait progresser les médecines alternatives dans le pays, au moins dans les statistiques.
L'Inde recensait, en 2008, 3 371 cliniques pouvant dispenser des soins traditionnels et près de 750 000 médecins inscrits dans cette spécialité. Mais nombre d'entre eux pratiquent en fait la médecine allopathique, et certains manquent de formation. La commission des comptes publics a également épinglé, en mars, la Mission nationale de santé en milieu rural (NHRM) après avoir découvert que des cliniques, dont certaines de médecine traditionnelle, étaient utilisées comme greniers à blé ou comme étables, ou ne respectaient pas les règles élémentaires d'hygiène.
Le ministère indien de la santé a engagé un vaste audit sur la place des médecines traditionnelles dans le pays afin de proposer, en 2012, de nouvelles mesures et formuler une nouvelle politique.
Julien Bouissou
© Le Monde
Santé : l'Inde relance la médecine traditionnelle
New Delhi Correspondance
Trop chers, les traitements à l'occidentale restent inaccessibles pour une grande majorité de la population
L'L'Inde se tourne de plus en plus vers les médecines traditionnelles pour soigner sa population, en particulier dans les zones rurales, et combler son retard en matière de santé publique. " Le pays ne peut pas suivre aveuglément le modèle occidental des hôpitaux 5 étoiles. Nous devons revenir à nos racines et développer un modèle de santé économique et durable qui inclut les méthodes de soin traditionnelles ", a déclaré Sam Pitroda, conseiller du premier ministre indien et directeur du Conseil national pour l'innovation, lors de l'inauguration, en mars, de l'Institut d'Ayurveda et de médecine intégrative, à Bangalore.
Le pays redécouvre donc les avantages de la médecine traditionnelle, après s'être exclusivement tourné vers la médecine allopathique, occidentale, et avoir développé une importante industrie de médicaments génériques. L'Inde se trouve aujourd'hui dans une situation paradoxale : des hôpitaux de luxe, surtout fréquentés par des touristes médicaux, se construisent dans les grandes villes, alors que les campagnes sont désertées par les médecins.
Avec des dépenses de santé qui ne dépassent pas 1,1 % du budget de l'Etat, l'une des contributions les plus faibles au monde, les frais médicaux sont pris en charge directement par la grande majorité des patients. Or seuls 10 % d'entre eux sont couverts par une assurance-maladie. Il en résulte de fortes inégalités dans l'accès aux soins, selon les populations.
Chez les plus pauvres, la mortalité infantile touche 8 % des enfants de moins de 5 ans contre 3 % chez les plus aisés. Au sud, dans l'Etat du Kerala, où le taux d'alphabétisation est l'un des plus élevés du pays, l'espérance de vie est de 74 ans, contre 56 ans dans le Madhya Pradesh, le grand Etat du centre.
6 500 variétés de plantes
Les médecines traditionnelles permettent de réduire ces inégalités en offrant des traitements moins coûteux et, surtout, plus accessibles. Nul besoin d'acheter des médicaments quand un jardin ayurvédique est entretenu dans le village, et que le savoir-faire en matière de soin traditionnel existe déjà sur place.
Mais la médecine traditionnelle ne s'exerce pas seulement à la campagne. Elle intéresse aussi dans les grandes villes. La découverte récente, dans le pays, de bactéries multi-résistantes aux antibiotiques (qui portent le gène NDM-1), l'a ainsi remise au goût du jour. Basée sur les plantes, elle permet en effet, selon ses promoteurs, d'éviter la consommation excessive et inappropriée d'antibiotiques, celle-ci favorisant l'émergence de résistances bactériennes.
" En cas d'urgence, et pour certaines maladies, la médecine allopathique est la mieux appropriée. Mais pour les soins de prévention ou même pour guérir les troubles mentaux par exemple, la médecine traditionnelle, comme le yoga, est conseillée ", explique Darshan Shankar, président de l'Institut d'Ayurveda à Bangalore. C'est vers un système de " médecine intégrative ", alliant médecine traditionnelle et allopathique, que l'Inde aimerait se diriger. " Nous vivons une situation paradoxale : alors que les patients indiens sont demandeurs de soins traditionnels, notre système de santé, que ce soit dans le domaine de la formation ou de la recherche, n'offre pas encore grand-chose ", poursuit Darshan Shankar.
En 2003, le ministère indien de la santé a créé en son sein un département consacré au développement des médecines traditionnelles, comme le yoga ou l'Ayurveda. Son objectif est de former des soignants, financer la recherche, et contrôler la qualité des traitements offerts dans ce domaine. Le gouvernement veut aussi empêcher les laboratoires pharmaceutiques de breveter, à l'étranger, les remèdes de la médecine traditionnelle indienne. Ceux-ci utilisent plus de 6 500 variétés de plantes, mais aussi des minéraux et des substances animales comme le musc de daim.
Environ 100 000 manuels de pharmacologie ont été recensés. " Nous voulons promouvoir nous-mêmes notre expertise, nos méthodes de soins à l'étranger ", explique Rajinde Sood, du ministère indien de la santé. Les responsables indiens s'enorgueillissent d'avoir fait progresser les médecines alternatives dans le pays, au moins dans les statistiques.
L'Inde recensait, en 2008, 3 371 cliniques pouvant dispenser des soins traditionnels et près de 750 000 médecins inscrits dans cette spécialité. Mais nombre d'entre eux pratiquent en fait la médecine allopathique, et certains manquent de formation. La commission des comptes publics a également épinglé, en mars, la Mission nationale de santé en milieu rural (NHRM) après avoir découvert que des cliniques, dont certaines de médecine traditionnelle, étaient utilisées comme greniers à blé ou comme étables, ou ne respectaient pas les règles élémentaires d'hygiène.
Le ministère indien de la santé a engagé un vaste audit sur la place des médecines traditionnelles dans le pays afin de proposer, en 2012, de nouvelles mesures et formuler une nouvelle politique.
Julien Bouissou
© Le Monde
Cap comentari:
Publica un comentari a l'entrada